Les fonds Euro en 2020

Fonds Euro une fiction populaire

Révolution Copernicienne dans l’assurance vie, et ses fonds euro, passée totalement inaperçue du public, malgré son caractère des plus officiel.

Avec le passage aux rendements négatifs pour les emprunts d’état qui alimentent les fonds Euro, ceux ci étaient devenus  un boulet financier (et une menace de faillite en cas de remontée inattendue des taux d’intérêt) pour les compagnies; tout ça pour un placement qui ne procure plus aux assurés qu’un rendement net d’inflation négatif, dans un nombre croissant de fonds Euro, et nul pour presque tous les autres.

L’ACPR demandait aux assureurs de mettre fin aux fonds Euro

Le 10 Septembre 2019, Bernard Delas, vice président de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) qui est l’institution Française suprême en matière d’Assurances, avait annoncé qu’il faut désormais que les Compagnies d’assurances cessent de distribuer les Fonds Euros, en raison bien sûr de l’effondrement des taux des emprunts d’état dans lesquels sont essentiellement investis les fonds Euro.

« Il faudra aussi renoncer aux produits en euros offrant à la fois la protection du capital et une liquidité permanente. Les assureurs devront imaginer de nouvelles offres et, étape par étape, habituer leurs clients à prendre une part de risque. C’est une question de pédagogie et d’éducation financière ». En effet, il semble difficile de continuer à servir des rendements entre 1,60% et 1,80% par an, alors que dans le même temps l’OAT à 10 ans se situe en-dessous de 1% en moyenne annuelle depuis 4 ans…» conclut Bernard Delas. 

En Français ordinaire ça veut dire : il faut cesser les fonds Euros.  L’interview de Bernard Delas par l’Argus des Assurances

Les compagnes d’assurance n’attendaient que ça !

La réaction des assureurs ne s’est pas faite attendre: dès la semaine qui suivait le mastodonte Européen de l’Assurance Vie, Générali, annonçait la fermeture à la souscription de 2 fonds Euro, dont son fond vedette « Euro innovalia ».
Il prévenait que dès 2019, les rendements servis aux assurés connaîtraient une très forte baisse,  et mettaient les points sur les i : « Nous ne voulons pas donner l’illusion qu’il serait encore possible de servir un rendement à 1,50 % pour un contrat en fonds euros alors que le taux sans risque est négatif  » .  
Pour rappel ce « bon rendement de 1,50%  » (hahaha, quelle belle anti phrase! ), correspond après déduction de l’inflation officielle à 2% et de l’impact des frais de souscription, à une perte annuelle proche de 1% pour les « heureux souscripteurs qui bénéficient » de ce taux.

Dans la foulée le crédit agricole, Allianz, Suravenir, 3 autres géants de l’assurance vie annonçaient la même chose pour leurs contrats d’assurance vie. 

Depuis, les compagnies ont suivi en masse le mouvement, et ont servi sur leurs fonds euro, en 2019, en moyenne 1,50% de rendement. Après répartition des frais d’entrée et effet de l’inflation, le rendement est nettement négatif pour la masse des fonds Euro existants.

Les faits sont têtus! Depuis 2011 je chronique pour les abonnés à mes articles le démantèlement progressif des avantages et de la sécurité des fonds euro 

et de l’assurance vie, conséquence mécanique de la baisse permanente des taux d’intérêts. Risque de krach obligataire, effondrement des rendements faciaux et rendements réels devenus négatifs depuis déjà 2 à 3 ans sur une majorité de contrats.

Aujourd’hui dans un monde ou les obligations à taux négatifs représentent 15 000 Milliards d’euros et de dollars (7 fois la richesse annuelle de la France) il devient techniquement impossible de garantir un rendement positif à l’épargne basée sur les emprunts d’état des fonds Euro c’est simplement cela qu’avouent l’ACPR, et les assureurs vie.

Les assureurs auraient sans doute pu encore traîner un an ou deux le cadavre des fonds Euro, toujours populaires auprès du public ébloui par le mot « garanti », sans comprendre qu’il s’agit désormais d’une perte garantie qui ne fera que se creuser.

Mais les compagnies ont préféré prendre acte qu’elles ne peuvent plus tenir l’engagement fondamental des fonds euros:

la garantie PERMANENTE du capital + un rendement positif DEFINITIF (le fameux « cliquet »)+ une liquidité TOTALE ET PERMANENTE; qui en ont fait « le placement préféré des Français ».

Mais « ça C’ETAIT AVANT »!  

Le présent pour les clients c’est l’alternative que leur imposent depuis un an les compagnies d’assurances: sortir des fonds euro, ou continuer à épargner sur des fonds euros à rendement réel négatif qui s’aggrave, et s’aggraveront encore plus par l’augmentation annoncée des frais d’entrée et la continuation de la baisse des rendements brut. 

La question est alors: « sortir, pour aller où ? »

Les assureurs ont déjà LEUR réponse: « pour aller sur nos fonds « euro croissance » (mélange de fonds boursiers et de fond euro, sans garantie permanente du capital); et surtout sur le « nouveau » produit retraite concocté avec Bercy: le PLAN EPARGNE RETRAITE (plus ou moins clone du produit éponyme sorti dans les années 1980 ou 90, au succès mitigé à l’époque).

On ne peut s’empêcher d’établir le lien entre cette campagne de l’ACPR et des principales compagnies d’assurances pour révéler enfin aux ménages la vérité sur les fonds Euro, avec la sortie le 1er Octobre du PLAN EPARGNE RETRAITE (sans fond euro, bien sûr, ni garantie du capital non plus).  
Sauf que l’empressement avec lequel ils portent le coup de grâce à l’assurance vie, donne à réfléchir avant d’accepter leur nouvelle proposition!

Le choix pour replacer l’argent des fonds Euro est:

  • solutions basées sur l’immobilier
  • ou l’investissement en entreprises

Cela pour 2 raisons au moins:

1erement comme l’assurance vie, ces 2 voies ont une vocation de moyen-long terme
2emement …il n’y en a pas d’autre!

Les conclusions à en tirer

– Les garanties, même délivrées par des institutions énormes ne résistent pas aux évolutions économiques et financières

– Les décisions des compagnies d’assurance ne sont prises qu’en fonction de leurs intérêts propres; le client, lui, n’a plus qu’à s’adapter !

– les banques agiront selon la même méthode: par surprise et sacrifieront vos intérêts aux leurs quand l’enjeu sera de « sauver leur peau »; mais là il ne s’agira pas de vous faire partir avec votre argent, mais de le garder! A bon entendeur!

  L’interview de Bernard Delas par l’Argus des Assurances

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Pierre Maumont
questionsfinances@outlook.fr

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